quid-novi-rock-n-roll.blog4ever.com

Quid Novi Rock'n'roll ?

Personal Jesus, Nina Hagen, 2010

PREMIÈRE PUBLICATION SUR POP SUCKS, ROCK ROCKS EN MARS 2011


 

 

Le mois de mars touche à sa fin et c'est sous un soleil radieux, dont les rayons balayent probablement un nuage radioactif venu de l'Est, que je prend la plume pour vous parler comme promis du dernier album de Nina Hagen, Personal Jesus.

Malgré tout, cette chronique sera expéditive. Je le dis immédiatement, ce n'est pas un grand disque ; je ne vais pas me livrer à une analyse spectrale et disséquer la moindre syncope suspecte, cela serait d'une pertinence quelque peu douteuse. Toutefois, en plus d'avoir été relativement confidentielle, la réception du disque n'a pas été excellente, ce que je trouve personnellement injuste. Je vais rectifier ça à ma manière.

 

 

Bien décidée à explorer toutes les religions que porte le monde, Nina Hagen poursuit son chemin spirituel joyeusement allumé et a récemment embrassé le protestantisme – ne me demandez pas pourquoi, lisez son livre Bekenntnisse (Confessions) pour les détails de cette passionnante aventure mystique. Du coup, Personal Jesus est la production logique de sa manière habituelle de travailler : à chaque revirement spirituel, un disque sur le sujet. Hop ! L'album est donc un recueil de chansons assez fouillé ayant – pour la grande majorité d'entre-elles – un thème religieux.

Prenons la chanson titre. Vous aurez reconnu le titre de Phare de l'album Violator (1990) de Depeche Mode, dont le riff bluesy tranchait avec l'esthétique de groupe à synthés, robotique, branché comme une fiche et froid comme un fjord – toutefois moins nul que la réputation qu'ils se sont taillé par la suite. La chanson, extirpée de son écrin un peu guindé, devient un morceau country-rock mâtiné de gospel convenu mais diablement (haha) efficace. C'est plutôt décontracté, ça joue vraiment très bien, mais difficile de vibrer. À vrai dire, il en sera ainsi pendant tout le disque. Et pourtant... Quelle voix ! Gutturale, puissante et virevoltante, elle est encore meilleure avec l'âge. Couplée aux arrangements qui ont comme un parfum de Louisiane ou d'Amérique profonde et on est parfois tout près du grand Willy DeVille – et j'aime ça.

Il n'y a pas de véritable perle sur cette album, qui est d'une homogénéité presque totale. Il faut s'en réjouir : il n'y a pas non plus de morceau raté. Après bien sûr, le texte de God's radar du Révérend Dan Smith – un pasteur bluesman assez méconnu – est parmi les pires scories que j'ai eu l'occasion d'entendre (même pour un texte qui n'a pour seule vocation que de faire danser tout le monde dans le temple), mais l'interprétation complètement délirante de la belle allemande est excellente. À noter également, une belle reprise de Help Me de Presley et une version plutôt musclée et très réussie de All You Fascists Bound To Lose du légendaire Woodie Guthrie.

 

Je ne juge pas nécessaire de continuer plus longtemps, je vous laisse découvrir, mais si je dois conclure, je dirais que c'est un très bon disque. C'est parfaitement oubliable mais c'est bourré d'énergie, les chansons sont bien trouvées et ça peut s'écouter d'une oreille comme des deux. Une bonne surprise !



05/07/2013
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Musique pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 9 autres membres