quid-novi-rock-n-roll.blog4ever.com

Quid Novi Rock'n'roll ?

U2 - War, 1983

PREMIÈRE PUBLICATION SUR POP SUCKS, ROCK ROCKS EN MAI 2013

 

 

Salut tout le monde !

 

À ceux qui s'étranglent d'avance de voir une chronique de U2 sur ce blog : je vous comprends mes frères ! Celle-ci a pour seul but de réhabiliter un groupe au demeurant sympathique quand on sait garder les bonnes distances avec les délires de justicier millionnaire de Bono. De le réhabiliter, même à mes propres yeux, eux qui voient si souvent U2 comme la lie du rock pour dinosaures ou amateurs de FM, comme ce groupe à la musique efficace mais sans génie, comme un faire-valoir grand luxe et people de tous les gros événements humanitaires et autres causes perdues étalants des personnalités « concernées » qui plongent chaque matin dans les piscines de quelques unes de leurs luxueuses villas qu'ils pourraient même se permettre de remplir du surplus de billets verts qui dégouline d'un de leurs comptes suisses... Parce que, comme dirait De Caunes, U2, moi aussi, « me pète les burnes à un point qui dépasse l'entendement (1) ».

 

Est-ce pour autant que tout chez eux est sujet à un éclatage en règle de gonades ? Non, mille fois non, et je ne dis pas ça parce qu'un groupe de ce calibre n'aurait pu devenir un groupe de ce calibre en ne faisant que de la merde ; cette loi n'a pas cours dans la musique ! Allez, un petit best-of de Abba (2) ?

 

War représente-t-il une exception dans la discographie de U2 ? Pas vraiment, soyons honnête, mais le vent qui souffle sur cet album n'est pas complètement désagréable...

 

album-U2-War.jpg

 

En effet, tous les ingrédients U2 sont déjà présents sur cet album, le troisième du groupe irlandais : un esprit de sérieux mal marié à une naïveté bien brave qui peut parfois franchement faire sourire, des musiques assez con-con mais qui envoient du bois et un son assez dantesque pour ce qui n'est après tout qu'un modeste quatuor ! Là où War se démarque des précédents disques du groupe c'est qu'il marque la véritable émergence de sa conscience politique. Là où il se démarque encore c'est que, sur cet album, cette conscience politique reste non seulement supportable – ce qui ne sera guère le cas par la suite – mais en plus pertinente. D'ailleurs, puisqu'on parle de l'époque : la musique aussi est pertinente puisqu'elle prend totalement à revers les modes musicales franchement minables de l'époque. Ici, pas de synthés héroïco-pouet-pouet, pas de prise de son ciselée au poil de cul et réductrice comme en ont tant vu les 80's, pas non plus d'esthétique new age complètement foireuse... non, on est dans du rock puissant, nerveux et très franchement lyrique ! C'est là que je dois reconnaître que si U2 me dérange à bien des niveaux, le duo Bono - the Edge fonctionne à merveille. L'un est presque consternant de sérieux et convaincu de son rôle altier de défenseur de l'Humanité, mais en même temps touchant d'énergie et – à ce moment là en tout cas – de sincérité. L'autre a un jeu puissant et virevoltant tout à la fois ; c'est bien simple, les plans de guitare sont excellents. C'est souvent relativement couillon, mais ça déménage. Personnellement, c'est ce que j'attends d'un disque de rock ! La grosse frappe de Larry Mullen Jr et les lignes de basse du quatrième larron, Adam Clayton, renforcent fort à propos les deux coeurs créatifs du groupe. C'est presque triste que le tout soit mené par un chevalier plus blanc que blanc...

 

Pour le reste, War est un concentré de tubes, absolument dénué de chef d'oeuvre, où tout est très efficace : tout le monde connaît Bloody Sunday, New Year's Day et son riff de piano presque technoïsant, Drowning man, etc... Il n'y a pas grand chose à dire sur les chansons en elles-mêmes : très franchement on ne va ni vibrer, ni pleurer, ni, heureusement, se faire chier...

 

La production, signée par le grand Steve Lillywhite est, elle, très intéressante en revanche. On retrouve ce son de batterie monstrueux qui est une de ses marques de fabrique et des guitares bien en avant et très tranchantes. Même aujourd'hui, ce traitement est suffisamment particulier pour ne pas trop dater l'album bien que le mixage totalement homérique des voix de choeurs vienne le trahir quelque peu... En tout cas c'est un des points forts de l'intérêt du disque et sûrement ce qui a permis d'en faire, et ce malgré toutes les saloperies (3) que j'ai balancées sur U2, un classique de l'histoire du rock...

 

Rien que pour ce statut de classique, ce disque vaut au moins la peine d'être connu : au moins vous vous ferez votre propre avis. Gageons qu'aujourd'hui il sera difficile de se retrouver sur le cul, mais il serait aussi malhonnête envers nos amis irlandais de prétendre que War est un mauvais album. Disons que l'impact gonadien est essentiellement subjectif...

 

À très vite, chers amis...

 

1 : « U2 » in Antoine De Caunes, Dictionnaire amoureux du rock, Plon, Paris, 2010

2 : En plus contemporain mais quand même bien croquignolet, on peut citer nos amis des Black eyed peas, qui sont quand même assez sidérants... Comme leurs fans d'ailleurs... Je vous dis : en musique on peut être adulé par toute la planète en faisant l'inverse de ce que la musique devrait être – avec tout ce que cela suppose d'artistique, etc...

3 : Et encore, je me tiens... Vu que je suis sensé « réhabiliter »...



03/09/2013
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Musique pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 9 autres membres