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Quid Novi Rock'n'roll ?

Valerie June – Pushin' Against A Stone, 2013

Bonjour à tous !

 

On retrouve une bonne vieille chronique « papier » pour cette semaine et je vais vous parler d'un bel album coup de coeur. Une très chère amie m'a expédié ça par la Poste pour mon dernier anniversaire en date et, bien qu'il soit loin d'être un chef-d'oeuvre, j'aime énormément ce disque.

 

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Valerie June est une enfant du Tennessee puisque née à Jackson et ça s'entend tout de suite dans sa musique. Mêlant beaucoup d'influences de musique noire, le disque est très soul avec des accents folk et blues. On retrouve donc beaucoup d'instruments acoustiques, ukulélé, guitares, batterie, contrebasse, violon, quelques cuivres, parfois un peu d'orgue ou de guitare électrique. L'attachement évident à la musique noire vous saute au cou dès le premier morceau, Workin' Woman Blues, où la tradition work song se teinte d'un discours plus moderne sur la condition de la femme : « I ain't fit to / Be no mother / I ain't fit to / Be no wife / I've been working / Like a man y'all / I've been working / All my life ». À vrai dire, tout le disque repose sur cet équilibre entre tradition musicale fortement référencée et conscience et ouverture sur le monde moderne. La jeunesse et le talent de Valerie June font le parfait mortier pour lier élégamment les deux univers. La modernité se trouve aussi du côté de Dan Auerbach des Black Keys qui produit l'album et chante et gratte sur beaucoup de titres dont certains (The Hour, Wanna Be On Your Mind) sont co-écrits par... lui-même. D'un autre côté, on retrouve ce bon vieux Booker T. Jones aux choeurs et bien sûr à l'orgue Hammond sur On My Way, mais force est de constater que sa contribution n'est pas incroyable... Qu'importe ! C'est surtout un symbole très fort de voir le vieil organiste s'afficher sur un disque aux côtés d'une interprète qui respire la jeunesse et l'énergie – Booker T. est d'ailleurs très ouvert sur des musiques plus actuelles que sa funk soul à papa et il avait invité, entre autres, le groupe hip-hop (bien old school tout de même) The Roots sur l'album The Road From Memphis (2011).

 

Tout est bon sur Pushin' Against A Stone. Sur la chanson titre, dès la première note de guitare totalement saturée par un fuzz sauvage et les petits accords plaqués à l'orgue, on se sent comme chez soi. Les mélodies sont magnifiques et servies par des coeurs dont le classicisme éprouvé n'ôte rien à leur efficacité jubilatoire et le chant de la belle June oscille lui aussi entre une vieille tradition R'n'B et soul et quelque chose qui, tout en en découlant parfaitement naturellement, se montre plus actuel – un mariage que la grande Amy Winehouse avait aussi très bien réussi. Outre le tube Somebody To Love pas si mémorable(1) que ça, on trouve quelques morceaux absolument terribles comme Tennessee Time ou You Can't Be Told et son riff à l'ancienne bien classe. Couronnez le tout avec un mix dément, tout en reverb mais parfaitement maîtrisé et vos oreille vous remercieront.

 

Concluons, parce qu'il n'y a quand même pas tant à dire et que c'est presque dommage : c'est un bon disque, mais il est peut-être un peu creux. Valerie June a suffisamment de charisme pour éviter que le disque ne manque d'âme, mais peut-être que Pushin' Against A Stone pèche par un manque d'originalité d'une manière générale bien que certains titres tels que Shotgun se démarquent du reste par un traitement plus radical. Quoi qu'il en soit, c'est un premier album – signé du moins, elle a sorti plusieurs albums autoproduits avant – qui a de la classe, il ne manque plus qu'un petit quelque chose pour rejoindre les grands !

 

 

1 : Sauf si par « mémorable » vous entendez « truc qui vous reste dans le crane ».



14/11/2013
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