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PREMIÈRE PUBLICATION SUR POP SUCKS, ROCK ROCKS EN AOÛT 2011

L'été semble décidé à faire son come back sur ma chère Bretagne où le climat était jusqu'ici bien proche de celui des highlands écossais... Du coup, pour le dernier billet du mois, je vais encore vous parler d'un disque qui date un peu...

Les camarades de la TG ont sorti en 2009 un album éponyme qui faisait mentir l'expression « il y a des coups de pieds au cul qui se perdent » : ici chaque derrière trouvera son vigoureux coup de botte ! La chanson française peut s'enorgueillir qu'un tel groupe ait vu le jour et atteint, avec cet album, une si belle maturité artistique.

Allez, je commence par ce qui n'est pas parfait ! Si on ne peut reprocher aux textes un manque de panache, disons qu'ils manquent parfois un peu de maîtrise, notamment sur Nos Âmes Au Diable, seule véritable fausse note du disque à mon avis, et qu'on voit parfois, au détour de très bons vers, une petite rime facile et sans intérêt qui vient quelque peu briser le charme – quand la rime n'est là que pour la rime, elle est sans intérêt aucun. Voilà... C'est tout, rien d'autre à dire tant tout le reste fait bien mieux que tenir la route. La TG est bien loin de tous ces jeunes groupes de chanson française insipides qui ont explosé ces quinze dernières années ; tout le monde est pris de vitesse, car contrairement à nombre de ceux qui surfent un naïvement sur une vague qui ne va nulle part, les trois larrons ont une destination. Ce ne sont pas des musiciens qui montent sur scène soir après soir et qui ne savent que vaguement ce que le chanteur bave. Il y a un vrai esprit, une vraie logique anarcho-grande gueule jubilatoire et portée bien haut avec autant d'intelligence que d'énergie. Vous l'aurez compris, ce n'est pas tant le disque que le groupe qui est intéressant : ce premier album signé – comprenez chez Vagram en fait – est très bon, mais nul doute que les suivantS seront meilleurs encore ; la TG a trouvé son identité, sa force artistique et pour avoir joué avec eux le mois dernier, croyez-moi, le tout a encore gagné en qualité ! Le prochain album est prévu pour janvier et sera distribué par l'Autre distribution, rendez-vous à prendre chez votre disquaire ! Ça va faire mal, inch Allah !

Aaaaah ! Même cette jaquette déchire !

Allez, histoire de faire « vraie chronique », je parle un peu du disque quand même... Vous savez déjà qu'il est bon, à moins de lire vraiment en diagonale, même si musicalement, le tout manque peut-être encore un peu de personnalité malgré les performances impeccable des musiciens qui savent parfaitement envoyer du bois et la pléthore d'invités. Ce sont surtout les chansons qui sont intéressantes. D'une part parce que la TG sait s'entourer, en particulier du grand Christian Paccoud – sûrement cobaye d'une chronique à venir – sur Avenue Du Dragon et avec la chanson Les Filles Les Fleurs où la plume force autant le respect que l'arrangement, dépouillé jusqu'à l'absence. D'autre part parce qu'il est évident que le groupe a une grande culture de la chanson. On peut pleurer sur l'absence de leur fantastique reprise des Quatre-Cent Coups de Léo Ferré, pourtant un de leurs tubes sur scène ; on notera la présence d'Ivrogne, un texte de Bernard Dimey, auteur trop souvent négligé qui aurait amplement sa place aux côtés des Fallet et autres Brassens et de La Lorraine – je crois que c'est une chanson de Jean-Roch Waro, mais je peux me tromper – ode décomplexée aux terres de l'est.

Les chansons made in TG, ne sont pas moins intéressantes. On tient quelques tubes avec Avancer Mes Grolles écrite par leur ancien bassiste, Fred Georges, Mes Graines d'Amour, On Dit, Hier Soir et Vous Êtes Mignons, hilarante composition jazz manouche sur le Parti socialiste. Mais la plus chère à mon coeur est sans aucun doute Vie De Quartier, superbe, sur un terrain intimiste où la TG n'était forcément la plus attendue.

Cette chronique est parcellaire, mais, et je l'ai déjà dit, le prosélytisme est d'autant plus supportable qu'il est bref. Jetez-vous les yeux fermés sur ce disque : ils n'ont pas encore sorti un classique, mais ça viendra !