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Allez aujourd'hui on ne parle pas de rock pour fillettes... Iron Fist est le cinquième album de Motörhead et fait date car c'est aussi le tout dernier avec le line up « originel(1) », Eddie Clarke quittant le navire lors de la tournée suivante.

Inutile de trainer en route, il n'y a finalement pas grand chose à dire sur ce disque, son titre parle pour lui. C'est du pur heavy assené d'une main de fer toute gantée d'acier et hérissée de clous rouillés... et ça défonce... Il n'y a pas une seule seconde de répit pendant l'écoute d'Iron Fist ; on s'en prend plein la gueule absolument tout le temps, tout du long. Pas ici de plans chiants qui n'amusent que les métaleux avides de technique, c'est du rock, du vrai et ça implique que le tout soit parfois assez couillon musicalement. Dès que c'est un peu technique c'est qu'un rif bien senti est balancé, comme sur le final Loser ou sur Bang To Right. Et c'est ça qui fait du bien avec Motörhead d'une manière générale : on ne se prend pas le chou, mais on y met une patate de malade, des tripes, on pousse l'ampli bien au-delà des limites de sa conception et de celle de nos oreilles et c'est marre. Cependant, même si c'est relativement simple : putain qu'est-ce que ça joue bien ! La batterie de Phil « Philthy Animal » Taylor est un modèle de puissance de frappe, de maîtrise et étonnement dirons certains, de subtilité. C'est bluffant, je ne ne me lasse pas de l'écoute d'America, dont je trouve pourtant le rif un peu chiant à la longue, pour sa partie de batterie juste parfaite... Il faut aussi signaler que pour son baroud d'honneur, « Fast » Eddie Clarke se fait grave plaisir et que ses parties de guitares déchirent tout avec une hargne purement démoniaque. Comme d'hab', le Grand Lemmy(2) assure comme une bête ; je ne vous fais pas de dessin...

Paradoxalement le mix fait que le son Motörhead est nettement moins marqué que sur les albums précédents : la basse de Lemmy se tient mieux et bave moins dans le bas du spectre. Résultat, votre système ne se fait pas sauter le caisson(3), c'est plus propre et plus audible, permet d'avoir un kick à la fois rond et puissant – mais ça se confond plus avec la guitare du coup – mais la puissance des premiers disques n'est égalée que par un mix qui tue tout. Car en tenant plus la basse qui faisait tout trembler chez vous dès que vous passiez un disque, il fallait bien trouver un moyen de lâcher les chevaux et c'est une des prouesses d'Iron Fist. Le son est très compressé, mais d'une manière très transparente : la guitare semble parfois décoller, le son de batterie est monstrueux et toutes les nuances de jeu se ressentent bien. Le tout est plus compact que du roc(4) et pourtant on a toujours envie de monter le son encore et encore quand on écoute Iron Fist. Rien que pour ce phénomène, vous reconnaîtrez que le travail est bien fait et le contrat allègrement rempli.

Iron Fist remplace très efficacement les antidépresseurs dans n'importe quel placard à pharmacie digne de ce nom, c'est un de mes albums préférés du groupe et sûrement un des meilleurs pour le découvrir si vous n'êtes pas accro au heavy metal : bref, c'est un disque que tout le monde devrait avoir.

1 : Ce n'est pas tout à fait le cas, mais c'est celui qui est généralement retenu pour les premières années de Motörhead : Lemmy, Eddie Clarke et Phil Taylor. La suite sera un beau bordel, je vous laisse attendre une chronique sur Motörhead ou éventuellement secouer votre majestueux fondement pour trouver ça par vous-même.

2 : Qui malgré, jusqu'il y a peu, jouissait d'une condition physique insolemment excellente vu son mode de vie, est quand même bien mal en point depuis quelques temps. Allez, un petit Jack/coke et ça repart ?

3 : Bouclez là, je suis particulièrement fier de ce jeu de mot.

4 : Là, ce n'en est pas un, de jeu de mot. Même moi, j'ai mes limites.