quid-novi-rock-n-roll.blog4ever.com

Quid Novi Rock'n'roll ?

Quelques chansons rétros pour emballer

 

PREMIÈRE PUBLICATION SUR POP SUCKS, ROCK ROCKS EN JUIN 2013


 

 

L'heure est à la gaudriole ! L'été pointe très tranquillement son nez encore dégoulinant de morve accumulée au cours d'un printemps particulièrement hivernal et – en plus de me permettre de citer trois saisons en une seule phrase – les jupes se raccourcissent enfin, les hormones grondent et les hommes ne savent plus quoi faire de la courgette qui leur déforme le short...

 

Voilà quelques chansons à l'ancienne, allant du romantique dégoulinant au hot... heu... dégoulinant, pour fêter l'arrivée de l'été... Mesdames, messieurs, pensez bien à les passer l'air de rien au moment du « Tu prends un dernier verre à la maison petit(e) coquin(e) ? »... Et pensez bien à virer les deux derniers mots de la phrase en la prononçant ; vous n'en penserez pas moins du reste... L'idéal serait même d'avoir une platine vinyle, pensez dans ce cas à vous entraîner à placer le diamant directement sur la bonne chanson, ça demande un peu de pratique mais c'est tellement plus classe ! Pensez aussi à garder une bouteille chez vous... le dernier verre à coup de thé ou de café, c'est un marathon avec un boulet au pied.

 

Allez, c'est parti !

 

Perfect Day, Lou Reed – Transformer, 1972

loureed.jpg

Rien que le titre, c'est-à-dire les tous premiers mots de la chanson, et vous saurez déjà comment tout cela va finir : guettez la petite étincelle dans l'oeil de votre interlocuteur. La musique douce, la mélodie du refrain pleine d'émotion, la voix pas franchement assurée, ça ne trompe pas : c'est une invitation ! Tout est en place : « It such a perfect day / I'm glad I spent it with you / Oh such a perfect day / You just keep me hanging on » ; le risque est que vous cramez toutes vos cartouches d'un coup. Et puis les arrangements de Bowie qui produit l'album sont pas mal too much dans le genre avec le piano et les cordes... Si vous sentez que ça sera trop, procurez-vous l'édition collector de 2002 avec la version démo à la guitare acoustique, elle est très classe aussi. L'avantage c'est que c'est une chanson adaptée à toutes les orientations sexuelles... Pour ceux qui s'étonnerait du texte de cette chanson, sachez qu'il est bien connu pour avoir deux niveaux de lecture : on ne sait pas si le narrateur a passé sa journée en compagnie d'une personne parfaitement à son goût ou d'un excellent stock de stupéfiants tout autant à son goût...

 

A Whiter Shade Of Pale, Procol Harum - A Whiter Shade Of Pale, 1967

procol_1stf.jpg

Bénissez Jean-Sébastien Bach ainsi que Laurens Hammond, inventeur de l'orgue du même nom, à qui cette chanson doit tant. On est pas loin du slow ultime, celui qui vous fera croire que c'est le dernier jour sur terre et que du coup tout est permis. Votre système son devra cependant être à la hauteur pour restituer la chaleur de la prise d'époque qui sonne un peu raide sur du matos bas de gamme ou trop moderne. Oubliez le .mp3, pensez physiologie !

 

Shine A Light, the Rolling Stones – Exile On Main Street, 1972

exile_on_main_st.jpg

La version studio est de rigueur pour tirer au mieux parti de cette chanson mais vous allez faire un malheur... Les Stones assurent comme des bêtes avec des solos de gratte un peu bordéliques, un Jagger chaud comme la braise, la frappe explicite de Watts, une ligne de basse qui claque comme il faut et un crescendo assez franchement sexuel tout au long du morceau. Vous avez très exactement 4 minutes et 14 secondes !

 

Shake Appeal, Iggy & the Stooges – Raw Power, 1973

rawpower.jpg

Pensez à préparer autre chose avant ou après, parce qu'elle est si courte qu'elle ne suffira pas... Par contre, danser un petit rock un peu crado à l'explicite dimension sexuelle... ça peut suffire à déclencher l'incendie. Sérieusement, ce morceau est une bombe : c'est d'une simplicité enfantine mais la partie de guitare sauvage et les petits cris excités de l'ami Iggy font qu'on est tout de suite dedans et qu'on remue le derrière sans avoir à se forcer mais sans non plus pouvoir se retenir...

 

Wonderful Tonight, Eric Clapton –Slowhand, 1977

https://static.blog4ever.com/2013/06/743260/artfichier_743260_2693951_201309154649381.jpg

Faîtes bien gaffe avec celle là, sa mièvrerie est à double tranchant mais avec un peu d'alcool dans le sang elle peut faire son petit effet. Elle peut tout à fait sonner de manière insupportable à certaines oreilles comme faire fondre certains petits coeurs en sucre. Elle a cependant le mérite d'être élégante et classe.

 

Slowly Goes The Night, Nick Cave & the Bad Seeds – Tender Prey, 1988(1)

Nick Cave & The Bad Seeds_Tender Prey_CD + DVD.jpg

Prendre une chanson chez un tordu est un excellent moyen de réveiller les pensées coupables... Ajoutez à cela que cette chanson sur le manque de l'être aimé est tout simplement splendide et qu'elle contient tous les éléments à même de réveiller la tendresse et les élans sentimentaux et vous comprendrez qu'il est tout à fait possible, si le public est suffisamment averti, de l'utiliser pour gagner quelques précieux degrés. La mélodie de piano est simple, belle, mélancolique. La voix est tantôt douce et caressante, tantôt habitée et pleine d'émotion. Les choeurs ont une jolie touche kitsch mais renforcent le côté démesuré des sentiments. Quant au texte : « Lover, lover, goodbye / So slowly goes the night / I trace the print of your body with my hand / Like the map of some forbidden land », il est idéal pour réveiller les émotions et la sensualité et ne pas cacher l'aspect tordu et pervers de vos habitudes sexuelles... Bande de dégueulasses !

 

You Never Can Tell, Chuck Berry – St. Louis To Liverpool, 1964

chuckberry.jpg

Et oui, qui peut dire se qui va arriver ? Ce qui est sûr c'est que la danse est un excellent conducteur de sexe et que reproduire le numéro d'Uma Thurman et de John Travolta dans Pulp Fiction est tellement vite arrivé ! L'avantage c'est que ça peut se danser face à face sans contact direct, c'est suffisant pour donner envie de continuer de danser. C'est là qu'il faut passer du twist au rock'n'roll : soit vous restez sur Chuck Berry ou vous passez à Bo Diddley ou même à Buddy Holly et vous pouvez être sûr qu'un rapprochement des tailles va s'opérer. À proscrire absolument si vous dansez comme un placard.

 

My Girl, Madness – One Step Beyond, 1979

madness.jpg

Simple, efficace et de bon goût, la rythmique ska permet de se trémousser gentiment, le côté décalé du groupe dédramatise l'aspect romantique des paroles et de la mélodie sans entacher leur portée ; c'est de la très bonne came et une très chouette chanson !

 

Albinoni's Addagio In G Minor, The Doors – Wainting For The Sun, 1968

Waiting+For+The+Sun+40th+Anniversary+Mixes+WaitingfortheSun.jpg

Attention, vous ne trouverez cette perle de kitscherie que sur l'édition quarantième anniversaire du disque... Pas sûr que ça séduise tout le monde, mais ça peut être à essayer tant le thème est d'une grandiloquence démesurée qui, chez certaines personnes sensibles, peut déchaîner certaines pulsions et autres élans incontrôlés.

 

Mixed Up, Shook Up Girl, Mink DeVille – Cabretta, 1977

minkdeville.jpg

Voilà un beau morceau mélancolique et rythmé de percussions chères au crooner qu'est le grand Willy DeVille. C'est sentimental et sensuel, la voix du bonhomme fait le travail de séduction à votre place et c'est tout à fait adapté à une danse de proximité...

 

Fire, Bruce Springsteen – The Promise, 1978-2010

SpringsteenFireSingleCover.jpg

À l'origine cette chanson était un cadeau pour... Elvis Presley ! Comme je n'ai casé aucune chanson du King dans cette sélection, c'est un peu chose faite avec cette chanson du Boss... Mais comme le King a implosé avant d'avoir pu articuler la moindre syllabe de cette torride ode sexuelle c'est finalement Springsteen et le E-Street Band qui ont pressé le 45 tours original. Un 45 tours totalement oublié à l'époque au profit de la version des Pointer Sisters au grand dam d'un patron un peu trompé par un nouveau manager aussi cabotin que l'ancien, pourtant viré à grand peine, et d'une maison de disques sans grands scrupules... Qu'importe, avec la sortie en 2010 de l'album The Promise contenant tous les inédits de Darkness On The Edge Of Town, ce morceau génial est enfin trouvable partout(2).

 

I'll Never Tell, Roy Orbison - 1958

royorbinson.jpg

Cette chanson, beau monument de fausse candeur, écrite par John D. Loudermilk a été une des sept chansons enregistrées par Orbison avec RCA entre 1957 et 1958 et qui, à ma connaissance, n'a jamais eu l'honneur d'être pressée en single ou sur 33 tours à l'époque. On la trouve aujourd'hui sur des compilations distribuants quelques autres inédits. Disons qu'elle vaut surtout parce que c'est Orbison. N'importe quelle autre chanson ou presque aurait aussi bien fait l'affaire, mais celle-ci peut vous donner un coup de main pour pousser une victime ivre à l'infidélité avec ce premier vers : « Kiss me, and I'll never tell ». Par contre, c'est direct alors gare au râteau. Ça sera d'autant plus douloureux que vous serez fébrile – et d'autant moins que vous serez vous-même ivre.

 

I Hope That I Don't Fall In Love With You, Tom Waits – Closing Time, 1973

tomwaits.jpg

L'ami Tom Waits n'avait pas encore décidé de boire une grande tasse de napalm pour ce premier album où sa voix est bien différente de ce qu'il montrera par la suite. Qu'importe, tout est dans le titre : si une petite tension ne se crée pas c'est que tout le monde ne comprend pas l'anglais – pourtant fort bien articulé par rapport à d'autres titres. L'orchestration jazzy et feutrée se prête à merveille à notre petite expérience...

 

I Got You Babe, Sonny & Cher – Single, 1965

I_got_you_babe.jpg

LE tube de l'été 1965 ! Mais si, souvenez-vous ! Quoi qu'il en soit, ce grand classique de la culture hippie fonctionne toujours. « They say we're young / And we don't know / We won't find out / Untiiiihiiiihiiiiil we grow... »

 

Destinée, Guy Marchand – Les Sous-doués en vacances, 1982

guymarchand.jpg

Si vous parvenez à vos fins avec celle-ci, félicitations : vous êtes un champion du monde... Pour info, cette chanson, parodie volontaire des horreurs chantées par Joe Dassin, cette mascarade plutôt poilante, a été un énorme succès populaire en France après la sortie du film, bien plus vite oublié... Alors qu'on ne me parle pas d'Identité Nationale !

 

 

Voilà pour cette petite sélection de vieilleries qui, à défaut de vous aider à conclure, pourra peut-être vous faire redécouvrir certains classiques et vous faire découvrir quelques curiosités... Tout ceci est bien entendu purement subjectif et n'a pas encore été scientifiquement prouvé(3). Il est également évident que pour la plupart des artistes et groupes cités ici on pourrait trouver une wagonnée d'autres titres ; les crooners professionnels, les rois du slow ou encore les icônes sexuelles savent parfaitement que quand on est bon quelque part il faut en profiter ! Que vous rentriez la bite sous le bras, sans faire d'arrêt au distributeur de capotes, seul(e) et saoul(e), ou au contraire à deux doigts de passer une nuit de folie(4), je vous souhaite une bonne écoute et je vous dis à bientôt...

 

 

1 : Oui, c'est vrai que celle là est un peu moins rétro que les autres, mais je l'aime bien !

2 : Si vous trouvez le 45 tours original dans votre grenier, envoyez-le moi gratuitement, ça ne vaut plus rien, ça me rendra heureux et ça vous débarrassera...

3 : J'ai une équipe qui bosse sur le sujet, mais les résultats ne seront concluants que d'ici quelques années pour tenir compte de tous les paramètres.

4 : Termine de lire et va conclure !



18/09/2013
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Musique pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 9 autres membres