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Quid Novi Rock'n'roll ?

The Police – Outlandos d'Amour, 1978


Salut les rockers !

 

Aujourd'hui, il fait beau, on commence à suer à grosses goutes dès qu'on met le nez dehors, on sent ses sourcils roussir quand on reste plus de quelques secondes sous le soleil, pas de pacotille, on fait frire les oeufs sur les plaques d'égout déformées par la fournaise, bref, c'est la fête du slip et aujourd'hui je vous offre une chronique qui ne vous avancera pas bien loin mais qui est aussi festive que le temps est ensoleillé !

 

outlandodamour_thepolice.jpg

 

Cette chronique ne vous avancera pas bien loin parce que je vais parler d'un disque que tout le monde ou presque connaît et que tout ceux qui ne le connaissent pas reconnaissent en écoutant une paire de chansons d'un : « Aaaah ok ! C'est eux ! D'accord ! Cool... ». Cependant... je trouve que Outlando d'Amour, premier album de the Police fout une patate de malade. Et puis merde, ce blog parle majoritairement des classiques du rock et ce disque est un classique parmi les classiques ; il lui faut au moins quelques lignes ici. Vu que vous connaissez probablement les chansons, il serait vain de vous expliquer à nouveau à quel point elles sont excellentes et à quel point le disque donne l'impression de n'être composé qu'exclusivement de tubes en puissance : « Roxanne », « Can't Stand Losing You », « So Lonely », « Hole in my Life », « Born in the 50's », etc... Savez-vous en revanche que le disque – et le groupe par là même – était parti pour se planter totalement ? C'est un truc de dingue mais la maison de disque (A&M) n'avait pas misé grand chose sur les trois décolorés et, si la production est très correcte sans faire d'étincelles, la promotion de l'album fut franchement timide. Et les critiques professionnelles – Quid Novi Rock'n'roll, seul média digne de confiance pour parler de musique n'existait pas encore à l'époque – ont même été assez mauvaises. L'album ne s'est pas fait allumer, mais peu ont su voir que Outlando d'Amour était une petite merveille. Rolling Stone taclait même le groupe en l'accusant d'une certaine forme de malhonnêteté, de faire un rock sophistiqué grimé en punk et d'être vide de toute émotion...

 

It's on the emotional level that it all seems somewhat hollow. Posing as a punk. Sting, as both singer and songwriter, can't resist turning everything into an art-rock game. He's so archly superior to the material that he fails to invest it with much feeling. Deft and rhythmically forceful though they are, the songs work only as posh collections of catch phrases ("Can't stand losing you" or "Truth hits everybody") thrown out at random to grab your attention: lyrical hooks to punch up musical hooks, with nothing behind them(1).

 

La BBC s'en est même mêlée, refusant de diffuser le groupe à cause de la photo de la jaquette du single(2) de « Can't Stand Losing You » où Steward Copeland est juché sur un bloc de glace, la corde au cou, attendant que la glace fonde... Ce n'est clairement pas du meilleur goût, – j'aurais personnellement mis une gonzesse nue dans une baignoire, les veines ouvertes... – mais ça a surtout failli couté très cher au groupe qui, privé de diffusion, ne risquait pas de connaître un succès planétaire. Et pourtant ! Et pourtant, la petite tournée américaine de the Police a cartonné au-delà des attentes de qui que ce soit et le groupe de devenir ce que l'on sait. Nul n'est prophète en son pays, mais il est certain que le retour au pays des trois rosbeefs s'est fait sous les applaudissement et sous une pluie de culottes de jeunes donzelles. C'est d'ailleurs assez marrant de voir que beaucoup de gens datent l'album avec un an de retard, soit 1979 quand le nom du groupe disait enfin quelque chose à quelqu'un. En fait - et c'est dire à quel point A&M ne croyait pas au groupe – c'est presque vrai : après que le groupe ait cartonné, la première édition de l'album et des singles était épuisée et il a fallu la rééditer(3) à peine un an après sa sortie alors que les trois blondasses sortaient quelques mois plus tard Regatta de Blanc, leur second album.

 

Avec le recul Outlandos d'Amour est avant tout un putain de bon disque de rock : il va droit au but, les compositions sont inspirées, suffisamment léchées pour être intéressantes et sortir du lot, pas trop compliquées pour rendre ça plombant, c'est efficace d'un bout à l'autre et ça colle une niaque à dégivrer l'Arctique. C'est aussi impressionnant de voir à quel point the Police était déjà parfaitement à l'aise en tant que power trio et quand même original : mettre à ce point la basse en avant est aussi peu courant que d'avoir un bassiste chanteur qui chante aussi bien. Les trois larrons semblaient d'ailleurs parfaitement conscients de leur propre potentiel et le disque ne compte qu'un seul invité(4) au piano et la plupart des morceaux sont joués dans la même configuration qu'en live avec très peu d'instruments ajoutés – juste un peu de percussions sur « Masoko Tanga » et de l'harmonica sur « So Lonely ». Le disque est très compact, assez peu bavard avec beaucoup de morceaux entre deux et quatre minutes, c'est brut de pomme et c'est à n'en pas douter sa plus grande force.

 

Terminons sur une petite anecdote à sortir en diner mondain : saviez-vous que the Police s'appelle ainsi parce que le père de Steward Copeland, fondateur du groupe était un agent de la CIA(5) ? Maintenant vous le savez.

 


NOTES

1 : Tom Carson, "The Police – Outlando d'Amour" in Rolling Stone, 14 juin 1979. Je vous renvoie à la chronique complète de Tom Carson de 1979 : ce n'est pas triste avec un peu de recul. C'est même assez dingue de se planter à ce point, surtout qu'on sent que ce n'est pas une chronique écrite à la va-vite et que le type a quand même pris le temps d'écouter le disque pour de vrai. On trouve de nos jours l'album dans le classement des 500 meilleurs disques de tous les temps tenu par... Rolling Stone. Ou comment retourner sa veste...

2 : Alors oui, en français la mode voudrait qu'on dise « simple » et non pas « single »... mais... je trouve ça débile : c'est juste une traduction parfaitement littérale qui sonne totalement faux.

3 : Autant dire que quelqu'un en possession d'un album original issu de la première édition a en réalité un vrai petit trésor...

4 : Joe Sinclair pour ceux que ça intéresse, pour ma part, je n'ai aucune foutue idée de qui peut bien être ce type.

5 : De là à voir un rapprochement à faire avec l'angoisse sinistre de « Every Breath You Take », LE tube de Synchronicity en 1983, il n'y a qu'un pas.



19/06/2014
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