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Quid Novi Rock'n'roll ?

The Waterboys – Fisherman's Blues (1988) et Room To Roam (1990)

Bonjour les amis !

 

On a un peu oublié les Waterboys de nos jours et, comme j'exècre l'injustice, il convient de remettre un peu les pendules à l'heures et les lauriers sur la tête de leur légitime propriétaire comme le plus digne des galurins.

 

Nous aurons à n'en pas douter l'occasion de reparler de Mike Scott et de la carrière du groupe plus en détail ; nous-nous pencherons aujourd'hui sur leur brève carrière irlandaise – et la fin de la première vie des Waterboys qui se sépareront en 1993 pour ne revenir que dix ans plus tard. Car c'est bien connu, dès que Mike Scott et ses comparses se posent quelque part, ils tapent le boeuf avec tout le monde et en Irlande c'est dans le coin de Galway, sur la côte ouest, qu'ils vont un temps écumer les pubs à la recherche de partenaires de jeu. C'est ainsi qu'a vu le jour Fisherman's Blues.

 

fishermansblues.jpg

 

Certes, en bon écossais, Scott n'a pas eu trop de mal à intégrer les fiddles, accordéons, mandolines ou autres ustensiles musicaux chers aux irlandais et autres celtes à sa tambouille, mais l'évolution artistique du groupe est notable. Le folk a toujours été un pilier du son des Waterboys, mais les influences étaient aussi souvent à pêcher de l'autre côté de l'Atlantique que dans les highlands, « comme si Lou Reed rencontrait Van Morrisson, accomagnés par U2(1) ». Mais aux premiers pas sur les terres de Morrisson et de U2, le Waterboys éjectent l'indélicat dernier ingrédient de leur musique et signent leur meilleur album. Les guitares électriques sont gentiment remisées dans leurs étuis, mais le violon de Steve Wickham trouve fort à faire. Scott lui-même n'a jamais paru aussi épanoui et son style parlé-chanté est enfin parfaitement maîtrisé et trouve magnifiquement sa place au sein d'une musique bâtarde qui lui va comme un gant et s'avère d'un raffinement rare pour un disque de folk. Fidèle à lui-même, Scott est un véritable lettré et rend quelques hommages à sa terre d'adoption en reprenant du Van Morrisson, en adaptant du Yeats et se fait plaisir en logeant du Woodie Guthrie et du Lennon et Maca au milieu de tout ça sans que cela ne paraisse jamais décousu. Ajoutez encore une pléthore d'invités – et donc d'instruments –et quelques titres produits pas le grand Bob Johnston(2) himself et le tableau est tout simplement parfait. Je compte d'ailleurs le titre « Fisherman's Blues » qui ouvre l'album dans mon panthéon personnel des morceaux qui tuent.

 

room_to_roam.jpg

 

Deux ans après ce coup de maître génial qu'est Fisherman's Blues, les Waterboys reviennent avec un Room to Roam où ils ont réinjecté un peu de rock et leurs premières influences plus purement américaines pour poursuivre sereinement leur période irlandaise sans faire deux fois le même disque. Ce nouvel album est beaucoup plus récréatif(3) que le précédent, mais ne vous inquiétez pas : c'est une bonne grosse baffe quand même ! Nom de Zeuz, qu'est-ce que ça joue ! Le talent de Mike Scott est plus insolent que jamais et le disque fait sans complexe un grand écart parfait dès son ouverture : « In Search of a Rose », une magnifique petite ballade aux allures de prière enchaine avec « Song From the End of the World » qui déménage tout sur son passage, sans complexes et dans la bonne humeur. Bien que plus produit que le précédent, cet opus n'est pas habité du même souffle épique – sauf avec le titre « Islandman » peut-être –, mais se fait tranquillement son nid dans une atmosphère plus intimiste, fait mouche à chaque fois qu'il tente quelque chose et les thèmes mémorables pleuvent dès que ça commence à taper du pied : c'est du tout bon !

 

Amateurs de musique, ne comptez pas sans Mike Scott et les Waterboys ! Ces deux albums irlandais sont parfaits pour découvrir et au moins l'un des deux est un chef d'oeuvre incontestable, ça devrait valoir le coup, non ?

 

 


NOTES :

1 : Michka ASSAYAS (sous la direction de), Dictionnaire du Rock, « Waterboys (the) », Coll. Bouquins, Robert Laffont, Paris, 2000, p. 2110

2 : Allez voir ma chronique sur Songs of Love and Hate (1971) de Leonard Cohen ; la production de ce disque est absolument exemplaire. Plus généralement vous pouvez aussi vous pencher sur tous les albums de Johnny Cash produits fin 60, début 70. Et puis il y a eu Dylan... et d'autres... En fait, il faudrait peut-être que je fasse un article sur Johnston, ça serait plus simple, non ?

3 : Le ton est donné directement sur la jaquette du disque où les musiciens sont embarqués hilares dans un manège de foire... quiconque s'attend à un requiem après ça est un con.



23/10/2014
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