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Bonjour tout le monde !

Je continue sur ma lancée des chroniques expéditives avec quelques mots sur un film aussi sympathique que mineur, mais qui se regarde avec plaisir.

Pour ceux qui n'en auraient pas entendu parler, Pop Redemption, premier long métrage de Martin Le Gall dont je ne sais strictement rien, met en scène le groupe de black metal fictif Dead MaKabés emmené par Alex, interprété à l'écran par un Julien Doré franchement convaincant – comme l'ensemble des interprètes du reste... Le quartet, en pleine crise de la trentaine, songe sincèrement à arrêter définitivement le rock'n'roll pour ne plus se consacrer qu'aux éléments les plus banalement barbants de la vie d'adulte : crédits, gamins, mariage, responsabilités, etc... Or, au moment même où le groupe se décide à annoncer la nouvelle à leur chanteur en plein égotrip, celui-ci les prend de vitesse et leur balance en pleine tronche qu'à la suite d'un désistement de dernière minute ils sont embauchés... pour le Hellfest(1) sur la route duquel ils se retrouvent impliqués dans un homicide involontaire...

Le pitch est évident, nous allons donc être en face d'un road-movie à la française avec tous les clichés évidents : l'évolution de la relation des personnages entre-eux, les inénarrables péripéties et les rencontres obligées, etc... C'est très cliché et c'est tant mieux. En effet, c'est quand il se confronte aux clichés que le film se montre vraiment drôle et il se risque de toute manière assez peu à faire autre chose. Si les métaleux ne vont pouvoir apprécier le portrait qui est dressé d'eux qu'à grand renfort de tolérance et de second degré tant le délire sur le black metal confine au ridicule (il faut voir le décor de scène dressé par le groupe lors d'un gig impromptu sur la route) ; le film fait preuve du même niveau de caricature avec à peu près tout ce qu'il traite et c'est bien souvent réussi. On croisera notamment un groupe de hippies hollandais qui prend son bain dans le plus simple appareil en riant à gorge déployée parce que la vie est merveilleuse, la fanfare moustachue d'une gendarmerie rurale en pleine préparation du Festival de la Fraise – l'occasion d'une scène anxiogèno-hilarante –, un Alexandre Astier(2) toujours poilant en flic autoritaire et stressé et une happy-end aussi cliché que le reste.

Toujours est-il que le film mérite son petit coup d'oeil tant que vous n'en attendez rien d'incroyable. Il y a quantité de scènes qui font mouche même si le tout est un peu mou du slip et finalement assez peu rock'n'roll. On peut ainsi voir dans ce voyage une métaphore du passage à l'âge adulte, assez clairement symbolisée dans la scène où les quatre comparses se voient contraints de se débarrasser de leur tignasse. Un point qui est quand même un peu insultant pour les vrais fans de metal vu qu'on est quand même plus dans la moquerie que dans l'hommage... De même, certains personnages supportent assez mal le traitement qu'ils subissent, comme cette petite métaleuse de quinze ans qui va prêter main forte au groupe ; chez elle, le cliché est utilisé comme caractérisation plutôt que comme levier humoristique, ce qui est un peu maladroit et même un brin condescendant. En revanche, les interprètes, tous autant qu'ils sont, sont épatants – mention spéciale à Julien Doré qui joue le mec insupportable et manipulateur comme pas deux –, et contribuent pour beaucoup à donner à ce mélange de road-movie et de comédie franchouillarde sur fond de rock – malheureusement terriblement générique(3) – un capital sympathie indéniable.

1 : Si vous vivez dans une grotte et que vous avez besoin de consulter cette note, utilisez Google. Faut pas déconner. En revanche, l'organisation du festival a réellement été impliquée dans la réalisation du film et plusieurs scène, dont la prestation live de la chanson de fin, y ont été tournées.

2 : Un Astier qui a d'ailleurs participé à l'écriture du film.

3 : Ne regardez surtout pas ce film pour sa musique !