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PREMIÈRE PUBLICATION SUR POP SUCKS, ROCK ROCKS EN JUILLET 2012

Ben, god damn it ! Ça c'est du rock !

Pour tout vous dire, j'ai acheté ce disque complètement au pif, me fiant à la bonne bouille de la jaquette, que je trouve géniale. En même temps, de nos jours, si on sait dénicher les bons vendeurs de deuxième main, on peut se payer un bon disque pour le prix d'un paquet de seiches alors...

Étant donné que je ne connais le groupe que par ce que j'ai trouvé parmi les méandres du web, je ne vais pas m'étendre au risque de dire des conneries une fois de plus. The Legendary Shack Shakers – ceux qui viennent secouer la baraque, donc – sont originaires du Kentucky(1) et sont emmenés par Col. J.D Wilkes, petite puce survoltée et cabriolante ; bête de scène rock'n'roll comme le montrent pas mal de vidéos(2) qu'on trouve sur la toile.

Musicalement on nage en plein délire rockab' à la sauce punk : les petits gars sont du sud et ça s'entend. Pire, c'est un état d'esprit ; les délires évangélistes et religieux à crête sont au coeur de leur univers gentiment fou à lier. À la manière de Reverend Horton Heat(3), avec qui ils partagent régulièrement la scène et qui se sont même invités sur un album, l'esthétique des bouseux sudistes se mélange à celle des punks, des rockers routards, des pin-ups tatouées qui déchirent leurs bas résille et boivent à la bouteille et des pasteurs junkies qui prêchent l'avènement du Devil pendant leurs transes sous substances. Du lourd pour le troisième album des larrons et, à ce jour, mais ça ne durera pas, le seul en ma possession...

Et en toute logique on retrouve tout ça dans leur musique : les Gretsch sont saturées, la voix passe par un micro chromé et une chambre d'écho à l'ancienne, la basse est minimale et lourde, la contrebasse, elle, est slapée et sautillante, l'harmonica – le fistwhistle, comme ils disent – passe au bullet-mike et virevolte au gré de sa saturation tranchante et la batterie, qui cache un fou derrière les fûts (Paulie), déchaîne les foules quand J.D commence à péter les plombs. En plus de tout ça et d'un mixage à l'ancienne tout particulièrement au poil – avec la voix en arrière et la batterie à burne –, on a le droit à tout un défilé d'invités tous plus déglingués les uns que les autres et ils ont tous ramené du matos de fou : pas de merveilles technologique à énergie nucléaire, non, rien que de l'authentique, du chromé patiné et cabossé comme une cad' en fin de vie ou du vieux machin tout en bois, craquelé comme une noix. Ainsi, on trouvera quelques beaux instruments acoustiques pour appuyer les morceaux plus folk – mais tout aussi déglingués, rassurez-vous – comme The Pony To Bet On, une valse... heu... comme on en fait plus ! Avec tout ça et des bandes 100% analogiques c'est parti pour un joyeux n'importe quoi : une espèce de danse trad échevelée avec Agony Wagon et ses violons endiablés, les vocalises de J.D et sa batterie keupon, du rockab' des familles avec Creek Cats tout en riffs et accordéon et l'énormissime Where's the Devil... When You Need Him ? et sa put... de mélodie de voix sur les refrains qui vont vous donner envie de vous jeter dans le pogo tête baissée. Et le pire ! Le pire, c'est que je me suis contenté de prendre les chansons dans l'ordre ! Imaginez le truc : vous mettez le disque dans l'appareil adéquat, vous faîtes péter le son et zou ! Trois chansons : trois tubes. Point barre. Et ça ne mollit pas par la suite : Fistwhistle Boogie est une tuerie idiote de simplicité et Piss And Vinegar, en plus d'avoir un titre qui fleure bon la poetry vous fera dandiner le derrière à coup sûr sur fond de blues décadent et surélectrifié.

Je balance tout ça en vrac et à chaud : ruez-vous dessus !

1 : Et non pas du Tennessee comme l'indique leur page Wikipedia française.

2 : Allez, un petit montage pour la route, sur une musique de leur quatrième album, Pandelirium, (2006).

3 : Vous trouverez un concert entier de ces psychopathes ici.