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Quid Novi Rock'n'roll ?

Ray LaMontagne and the Pariah Dogs – God Willin' & the Creek Don't Rise, 2010

Ça y est ! Après un nombre indéfini de plombes, je mets enfin une musique sur le nom de Ray LaMontagne que j'ai souvent vu cité ou chroniqué par d'autres. Comme je n'aime pas tellement écouter sur internet où le son est vilain et que je me laisse plus souvent tenter par ce que je déniche en fouinant chez le disquaire du coin, j'ai attendu de tomber dessus plutôt que de le chercher à tout prix... Et bien c'est très chouette tout ça...

 

 ray_lamontagne.jpg

 

Première découverte, le bonhomme n'est pas canadien mais américain(1) – même si je soupçonne que ses origines peuvent remonter à certains colons français si on fouille bien... LaMontagne, sur lequel on ne trouve pas tant d'informations que ça – sa timidité maladive le gardant loin des interview selon ses propres dires – est un vrai folkeux, fan de Stephen Stills et ça se sent ! Sur ce disque, son quatrième, il se sépare de son producteur attitré, Ethan Johns et produit lui-même l'album directement à la maison. Il s'entoure pour l'occasion d'un groupe un peu bidon puisqu'il compte deux collaborateurs de longue date, en les personnes de la bassiste Jennifer Condos et du guitariste Eric Heywood, et qu'il sera dissout dès l'album suivant. À noter qu'on trouve parmi la meute des pariahs un certain Greg Leisz, qui apparaît d'ailleurs bien plus apatride que paria tant tout le monde du rock semble s'arracher ses services(2). Comme il serait injuste que ce soit encore le batteur qu'on oublie ; prière d'applaudir chaleureusement M. Jay Bellerose(3) qui est d'ailleurs sacrément bon. En fait peut importe que le groupe soit un peu bidon : les musiciens qui le composent ne le sont absolument pas, vous-vous en doutez !

 

J'ai immédiatement aimé God Willin' & the Creek Don't Rise mais je suis revenu de ma surprise – relative cela dit, vu que je savais quand même où je mettais les pieds – et si j'aime toujours autant l'album et que sa qualité est indéniable, il est tout aussi indéniable qu'il lui manque quelque chose. Voici ce qu'on lit presque de le début de chronique de l'album sur allmusic.com : « The opener, "Repo Man," is the album's wild card. Introduced by a popping upright bassline, it's a gritty funk number that's totally out of place with the rest of what's here.(4) ». On pourrait avoir la même remarque sur la dernière chanson du disque, plus musclée, “Devil's in the Jukebox“, qui sort très clairement du lot elle aussi sans toutefois se montrer aussi radicalement différente que “Repo Man“. Entre les deux chansons, on en trouve huit autres qui s'avèrent presque trop homogènes et ce folk pur jus à base de guitares acoustiques, basse, banjo et batterie feutrée avec son lot de slide nimbée de reverb ne brille aucunement par son originalité. On est quelque part en Neil Young – c'est particulièrement frappant sur les deux singles tirés du disque, “Beg Steal or Borrow“ et “For the Summer“ - et Tim Buckley et, en dépit de quelques plans répétitifs, c'est quand même foutrement agréable et ça joue admirablement bien. Les arrangements des musiciens ne sont pas toujours aussi simples qu'ils le paraissent mais malgré quelques petites harmoniques et autres vacheries subtilement placées ça et là, c'est leur maîtrise musicale plus que purement technique qui est appréciable : les interventions des uns et des autres sont pertinentes et ça ne part pas dans tous les sens ; juste ce qu'il faut avec la classe qu'il faut.

 

Mais la vraie attraction c'est Ray LaMontagne lui-même... Cette voix a vraiment quelque chose de très particulier. C'est chanté avec puissance mais cela semble vraiment doux ; à moins que ce ne soit l'inverse ? D'une tessiture plutôt haute pour un homme, elle contraste avec élégance avec la face barbe de son propriétaire et est à elle-seule un argument suffisant pour donner à toutes ces chansons un cachet indéniable. “Like Rock & Roll and Radio“, interprétée uniquement en guitare voix est un excellent exemple : seulement habillée d'une magnifique reverb, la voix suffit amplement à tenir l'espace sonore et la guitare soutient le tout en douceur : tranquille...

 

D'après ce que j'ai lu à droite à gauche, cet album ne serait pas aussi bon que les précédents réalisés avec Ethan Johns à la prod' et je pense avoir été clair en vous expliquant qu'il était en effet loin d'être parfait. Sachez qu'il a cependant gagné le Grammy Award en tant que Best Comtemporary Folk Album en 2011(5), ce qui n'est tout de même pas que dalle. En ce qui me concerne, tout ce que je peux vous dire c'est que j'ai quand même bien apprécié le voyage et que je vais aller de ce pas me procurer les autres disques pour poursuivre mon étude...

 

 

À jeudi prochain les amis !

 

 


NOTES :

1 : Il est né à Nashua dans le New Hampshire à environ 3h au sud de la frontière canadienne.

2 : Impossible de lister toutes ses collaborations en tant que musicien de tournée ou de studio alors je vous cite en vrac ce qui me parle à moi : The Eagle, The Smashing Pumpkins, Sheryl Crow, John Fogerty, Bruce Springsteen, Joni Mitchel, Robert Plant, Bad Religion, Eric Clapton, Dave Alvin, John Stewart, etc... et là vous avez environ un petit dixième de la liste où je suis loin de reconnaître tous les noms !

3 : Par manque d'informations, je ne peux vous dire à combien d'heures de la frontière canadienne est né ce batteur, navré...

4 : http://www.allmusic.com/album/god-willin-the-creek-dont-rise-mw0002013840

5 : Soit la dernière année ou cette catégorie existait en tant que telle puisqu'elle a fusionnée avec la catégorie Best Tradionnal Folk Album en 2012.



12/06/2014
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