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Quid Novi Rock'n'roll ?

PJ Harvey, Let England Shake, 2011

PREMIÈRE PUBLICATION SUR POP SUCKS, ROCK ROCKS EN MARS 2011


 

 

Quasiment vingt ans de musique pour Polly Jean et une neuvième galette annoncée en grande pompe. L'attente valait le coup. Dix fois. C'est un disque (un peu) surprenant, finalement très peu rock, très accessible malgré sa richesse. Bien qu'il soit assez branchouille, bobo et tutti quanti, cet album m'a emballé et, parole, on s'en souviendra longtemps !

 

 

Dès les premières notes, le son risque de vous surprendre : PJH nous a souvent habitué à des productions assez spatiales, distantes, avec une drôle de reverb type hall assez rarement usité dans les enregistrements typés rock, mais alors là, elle y a été à fond ! Normal : le disque a été mis en boîte dans une église... À ses côtés on retrouve John Parish et Mick Harvey – qui, sauf erreur de ma part, a plus ou moins coupé les ponts avec Nick Cave depuis 2009 pour être plus ou moins remplacé par le plutôt plus que moins barbu Warren Ellis – ce qui est une bonne surprise, à défaut d'en être une grosse...

Pas d'énormes changements dans l'esthétique si particulière, et déjà pas franchement cohérente, de la chanteuse britannique – enfin si, elle joue du sax, mais si ça vous chamboule, pas moi ! – mais que de morceaux de choix ! Si la chanson titre qui ouvre l'album ne me transit pas plus que ça, il y a un petit je ne sais quoi qui me réjouit immédiatement dès que les premières notes résonnent ; peut-être parce que je sais que c'est parti pour quarante minutes de bonheur en douze titres. Parce que tout, absolument tout, me semble fabuleux dans ce disque : le rythme chaloupé de The Last Living Rose, l'épique rêverie de The Glorious Land, le chant absolument divin sur On Battleship Hill, la plainte déchirante de England, la force de The Dark Places, la mélodie gracieuse de Hanging In The Wire... Après, sûr que les fans de la première heures risquent d'être déçus – mais ne le sont-ils pas depuis longtemps ? Laissons les intégristes bouder, ce sont des cons ; l'artiste ne doit rien concéder à ses fans – ou alors des rappels sur scène. Harvey n'est pas qu'une entertainer, tant mieux. Après, quand elle est saoulante de prétention, rien n'oblige à l'écouter. Pour moi, mis à part les textes qui se font parfois mousser eux-même, rien ne ternit l'évidence de Let England Shake.

Musicalement c'est du tout bon. La guitare est très présente et de toute beauté : un son très Vox, tranchant et bouillant ; c'est grisant. À côté de ça, on trouve un peu de tout, c'est même franchement bordélique : des samples et des instruments africains ou médiévaux côtoient les classiques basse, batterie et claviers. C'est toutefois beaucoup plus cohérent en termes sonores qu'un album – que je trouve très bon cela dit – comme Is this Desire ? (1998), où la profusion d'instruments était nettement moindre. On connaît le talent de la Lady : musicalement c'est à la fois efficace et recherché, avec une petite prédominance du premier aspect. Et pourtant ! On en connaît beaucoup qui se sont laissés dépasser par tous ces instruments étranges aux sons bizarres qu'ils avaient à tout pris voulu caser dans leur disque au point de finalement massacrer leur propre travail. Souvenez-vous de Dig !!! Lazarus Dig !!! (2007) – même si je trouve que toute la « face B » est une tuerie – et de titres comme Night Of The Lotus Eaters qui étaient franchement plombants – et probablement sous la supervision barbue d'Ellis, d'ailleurs.

 

Concluons : c'est un très, très bon disque, le meilleur depuis longtemps.



07/07/2013
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