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Quid Novi Rock'n'roll ?

Bruce Springsteen, The Promise, 2010

PREMIÈRE PUBLICATION SUR POP SUCKS, ROCK ROCKS EN JUILLET 2011


 

 

 

Allez, je livre mon verdict sur les « oubliés » de Darkness On The Edge of Town, compilés sur le double album The Promise sorti en fin d'année dernière.

 

La légende raconte que le Boss composa et grava dans le marbre magnétique des bandes analogiques pas loin de soixante chansons. Puis il les scinda en deux parts absolument non égales ; il en garda dix et jeta crânement les autres...

Les dix, on les connaît, ce sont celles qui forment Darkness – qui a déjà fait l'objet d'une chronique sur ce modeste blog... Les autres ? On en connaissait certaines par le triple album Live 1975-1985 (1986) – c'est-à-dire la période entre Born To Run et Born In The USA – et par la compilation d'inédits Tracks (1998). Sur The Promise il y a pas moins de vingt-et-une chansons et, sauf erreur de ma part, il y en a seize à être parfaitement inédites et toutes sont issues de bandes qui n'avaient jamais été dévoilées. Ainsi, le grand public reconnaîtra rapidement le tube Smith-Springsteen, Because The Night, les connaisseurs ne prendrons pas Rendez-Vous pour une nouveauté, les grands malades se souviendrons qu'une autre version de The Promise, légèrement plus courte, fut enregistrée en 1998 et dévoilée l'année suivante, et les vieux briscards connaissent fatalement Racing In The Street.

Pourquoi tant de chansons flanquées à la poubelle ? Il faut rappeler le contexte. À la suite d'un différent de Springsteen avec son manager Mike Appel et d'une féroce bataille juridique, l'ami Bruce se retrouva dans l'impossibilité juridique de sortir un disque entre 1975 et 1978 ; il eut donc matière à écrire et temps pour le faire.

Bref, on est en train de regarder directement dans la corbeille à papier du Springsteen de la fin des années soixante-dix : elle est bien remplie ! Et insistons sur le « bien » ! C'est à se demander pourquoi The Promise n'est pas sorti directement après Darkness... Car s'il est évident que les deux albums sont séparés pour la bonne cause, tant l'un est sombre et épuré et l'autre est enjoué, lyrique, enflammé, rien, absolument rien, n'est à jeter sur ce double album fabuleux.

 

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Commençons par les morceaux de choix. Le disque s'ouvre sur une magnifique version de Racing In The Street, totalement différente, en négatif parfait de la version conservée sur Darkness : ici on est en plein délire, les instruments s'entassent par grappes, par nappes, ça virevolte, c'est presque baroque et les effectifs ont presque doublé sur cette version : on trouve de l'harmonica, un orgue puissant et imposant, du violon, des choeurs, etc... À dire vrai, toutes les chansons de ce disque bénéficient de ce son particulier : on retrouve la précision un peu chirurgicale de Darkness, mais associée à la puissance de Born To Run – et pour aller plus loin, même l'esprit du disque oscille en permanence entre les deux, preuve que Springsteen travaillait, cherchait cette mutation, ce nouvel univers. Citons aussi Candy's Boy, pendant (ou embryon ?) de Candy's Room, où Danny Federici fait chanter son B3 comme jamais, qui est un vrai bijou. Et puis, bien sûr, il y a Fire, sexy tout comme il faut. On trouve aussi une belle chanson qui sonne étrangement familière : Come On (Let's Go Tonight) ; normal, elle est chantée sur la musique qui sera finalement celle de Factory (1). Enfin, que dire de The Promise, la chanson titre, sinon qu'elle est magnifique ?

Pour le reste, le disque est majoritairement composé de très bonnes chansons pop ou d'énormes tubes, comme Because The Night, Gotta Get That Feeling, Talk To Me, The Little Things (My Baby Does) ou encore It's A Shame et de balades lyriques et romantiques, Someday (We'll Be Together) et The Brokenhearted en tête.

 

Bilan : une heure et quarante minute de bonheur. À noter que l'album est aussi inclus dans un gigantesque coffret, The Promise : The Darkness Of The Edge Of Town Story, qui vaut assurément le coup – pour les grands fans ou les riches. Au programme on trouve également une version remasterisée de Darkness, le génial film documentaire The Promise : The Making Of « Darkness On The Edge Of Town » et pas moins de deux autres DVD vraiment excellents – avec notamment des images de répétitions, un concert de la tournée en mode gros rock'n'roll et une performance, plutôt intime, de 2009 qui reprend l'intégralité de Darkness au Paramount Theater d'Asbury Park.

Bonne écoute !

 

 

1 : Je rappelle que je suis prêt à vendre ma chemise à qui aurait en sa possession un enregistrement de la version française qu'en a fait Renaud – si jamais ce dernier l'a jamais joué en public.



18/07/2013
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