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Quid Novi Rock'n'roll ?

The Jim Jones Revue

 

2008 : cinq londoniens à l'inquiétant look classieux sortent un disque à leur nom, The Jim Jones Revue. Et, con que j'étais, je n'en savais rien ! Quelle découverte ce groupe ! Voilà du bon vieux rock'n'roll teinté de garage joué par une véritable bande de psychopathes. Je jouis.

 

The Jim Jones Revue, 2008

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Signé chez Punk Rock Blues le premier disque est déjà une foutue merveille. C'est totalement furieux, absolument déglingué, résolument saturé, assurément jubilatoire et complètement génial. Pourtant, on n'invente rien chez The Jim Jones revue : sans être dans le recyclage éhonté, on est face à des plans rock déjà entendus. Par contre... les entendre comme ça, ça fait juste un bien fou. C'est un peu comme si vous aviez Jerry Lee Lewis complètement siphonné aux amphètes se retrouvant à jouer parmi des Stooges qui... joueraient mieux. Jim Jones a un charisme en or massif, le sait et s'en sert comme il faut ; l'énergie investie dans ses interprétations est vraiment impressionnante. « Si tu joues à moitié, ça ne sonnera qu'à moitié ! Tu dois y mettre tout ton coeur, toute ton âme, t'investir à fond. C'est une expérience cathartique, viscérale, et tu réalises jusqu'à quel point ça peut aller en termes d'intensité, ça t'emmènes ailleurs, là où il n'y a plus que le plaisir de la musique. »(1) Je vous jure que cette diatribe n'a rien d'une phrase toute faite balancée comme ça : l'intensité et la générosité se sentent à chaque note, à chaque mot craché avec rage. Les deux tubes Rock'n'roll Psychosis et Princess And The Frog sont deux bons exemples. Pour vous donner une petite idée d'à quel point les londoniens en veulent : ce premier album éponyme a été enregistré dans leur studio de répétition en moins de 48h... Alors forcément, ça sonne garage et absolument tout sature : les guitares de Jim Jones et de Rupert Orton, forcément beaucoup plus que le reste. Il ont même foutu de la saturation sur le piano d'Elliot Mortimer, autre atout majeur du groupe avec son jeu virevoltant et puissant ; un musicien qui n'hésite jamais à carrément marteler ses touches, mais toujours avec une précision diabolique... Je me demande même si de la saturation n'a pas été appliquée au master du disque lui-même... Bref, vous allez en prendre plein la gueule.

 

 

Here To Save Your Soul, 2009

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Soyons bref avec cet opus qui est une compilation de singles, dont Burning Your House Down, tiré de leur second album à paraître. Je parle quand même de ce disque parce qu'il contient aussi toutes les faces-B des singles déjà édités et qu'il y a quelques morceaux intéressants – et bien cramés par la saturation généralisée eux-aussi.

 

 

Burning Your House Down, 2010

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Dans la lignée du précédent disque, ce second album, s'il est moins agressif, envoie quand même un énorme paquet de décibels et même si ça sature moins de partout, ça sature quand même beaucoup... À la prod' on retrouve rien de moins que Jim Sclavunos batteur, un temps, de Sonic Youth, mais aussi et surtout des Bad Seeds et de Grinderman aux côtés de Nick Cave ; la grande classe. L'album est excellent et bourré de tubes comme Dishonest John, High Horse et bien sûr la chanson titre. L'effet de surprise du premier album est passé mais on se prend quand même bien dans les gencives ce concentré de cinglerie expédié comme un missile en trente-trois minutes pétantes.

 

 

The Savage Heart, 2012

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Dernier album en date, toujours avec Sclavunos à la production, The Savage Heart propose pourtant quelque chose de totalement différent en terme de mixage. Point de saturation excessive ici, le mix est au contraire très propre ; seule la voix est encore passée au bullet-mike, traitement qui lui va comme un gant de boxe. Musicalement aussi on sent aussi l'évolution du groupe : sans explorer nécessairement de nouveaux horizons, les groupe présente ici des compositions plus travaillées comme In And Out Of Harm's Way et ses six minutes ou l'incroyable 7 Times Around The Sun, où le côté prêcheur fou de Jim Jones rappelle immédiatement Nick Cave et où le piano tire magnifiquement parti de ce mixage plus moderne en faisant entendre cette putain de main gauche ! Bien entendu, les cinq londoniens n'ont pas oublié de péter les plombs et Never Let You Go est un excellent exemple. Le disque se termine par Midnight Oceans & The Savage Heart, morceau excessivement lent et doux, surprenant et très réussi.

 

 

 

 

1 : In Guitar Part n°225, p.26



12/09/2013
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