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Quid Novi Rock'n'roll ?

Eric Clapton – Slowhand, 1977

PREMIÈRE PUBLICATION SUR POP SUCKS, ROCK ROCKS EN MAI 2013


 

 

Oui. Je vais parler d'un disque de Clapton. Deux raisons à cet égarement : si je n'aime pas particulièrement Clapton, j'aime assez ce disque, voilà d'une ; de deux, je fais ce que je veux.

 

Replacer ce disque dans la vie complètement dingue du guitariste anglais prendrait un bouquin entier alors résumons simplement : il s'agit en quelque sorte de l'affirmation de la résurrection de God – ahah ! – et un de ses plus gros succès, commercial comme critique. Au risque de surprendre ceux qui voient Clapton comme un faux bluesman pilleur d'un patrimoine qui ne lui appartient pas, ce disque ne sonne absolument pas blues. Certes, on ne peut échapper à certains échos propre au jeu du guitariste virtuose et à ses évidentes influences, mais on est bien plus sur le terrain du rock avec Slowhand, titre inspiré de l'ironique surnom attribué à Clapton par ses fans. Après, je ne considère pas l'album comme le chef-d'oeuvre que certains vénèrent ; je trouve les textes, malgré quelques refrains efficaces, souvent assez plats et la voix du bonhomme me laisse d'un marbre d'un genre nouveau. Cependant, c'est un disque important, à connaître par pure culture, par curiosité, par plaisir... Parce qu'à moins d'être d'une mauvaise fois absolue, il est impossible de trouver ce disque désagréable. Les plans de guitare sont excellents et musicalement, même si c'est souvent bien classique, ça marche à tous les coups !

 

1977_EricClapton-SlowHand.jpg

 

Le disque s'ouvre sur le célébrissime Cocaine ; une chanson qui balance du tonnerre et qui compte sûrement parmi les plus connues et diffusées du virtuose anglais. Sauf qu'elle est de l'américain J.J Cale(1) ! Quoi qu'il en soit, cette version un brin plus sage est tout de même très réussie et convient tellement bien au jeu de gratte de Clapton qu'on comprend totalement son choix. On enchaîne avec le mièvrissime Wonderful Tonight, jolie chanson d'amour toute mignonne qui a dû permettre à tant d'enfants d'être conçus dans l'amour et l'alcool à l'arrière d'une bagnole après un bal étudiant... L'album se clôt sur un Peaches and Diesel instrumental assez chiant mais assez joli qui lui fait directement écho. Tout le long du disque, les tubes s'enchaînent avec un naturel assez bonhomme : Lay Down Sally et sa rythmique sautillante, Next Time You See Her et son entêtant refrain, The Core et son riff bien rock'n'roll et l'insupportable voix d'Yvonne Elliman, etc... Notons quand même un morceau qui sonne franchement bluesy : Mean Old Frisco qui fait entendre une partie de slide assez chouette bien que trop propre à mes oreilles(2).

Bref, niveau compositions, ce n'est pas franchement ma tasse de thé, mais je peux vous dire que ça joue ! C'est à ce niveau, qu'à mon sens, c'est toujours avec un certain plaisir que j'écoute cet album : tout est en place et sans forcer, le jeu semble naturel et décomplexé, tous les zikos assurent comme des bêtes et bien sûr Clapton se taille bien souvent la part du lion et le dantesque solo – et plus destroy qu'à l'accoutumée – de The Core est purement diabolique. J'offre une mention spéciale à Jamie Oldaker dont le jeu de batterie est aussi confondant de classicisme que de facilité, de groove et de classe... Pour terminer quand même sur un menu reproche, les parties de clavier, si elles ont le mérite d'être simples et efficaces sont aussi bien souvent chiantes à crever tant elles sont, l'immense majorité du temps, convenues et sans grande énergie.

 

Autre point que je tiens à mettre en avant : la production est superbe. Elle est sûrement assez froide et proprette, mais c'est, à mon humble avis, un excellent choix compte tenu de la performance impressionnante des musiciens, ici totalement préservée avec une classieuse pureté. Tout se détache sans forcer, les panoramiques rendent l'espace et la position des musiciens avec un grand naturel, la compression est suffisamment légère pour offrir un mix réellement homogène sans foutre en l'air la dynamique : écoutez donc la guitare acoustique dont toutes les nuances de jeu sont respectées sur May You Never, vous verrez ce que je veux dire. Un sans faute de ce côté ; ils devaient vraiment avoir du super matos à l'époque !

 

Allez, laissons-nous aller et ouvrons nos petits coeurs de pierre de rockers. Ce disque, je n'arrive pas à le considérer comme mauvais même si je m'en sens artistiquement à des kilomètres... Au moins, c'est une bonne manière de découvrir ce que l'univers de Clapton peut offrir de meilleur et de passer un moment pas désagréable. Après, comment et pourquoi ce disque est considéré comme un des monuments du rock est une autre histoire...

 

 

1 : Un petit lien vers l'originale qui envoie sévèrement du bois.

2 : Qui sont très sales, elles...



15/09/2013
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